Parasite

Il a la palme !

Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…

Palme d’or du dernier Festival de Cannes, ce thriller doublé d’une satire corrosive sur les inégalités sociales, a réussi à faire tomber les barrières linguistiques pour rafler quatre Oscars (dont celui meilleur scénario original et meilleur réalisateur pour Bong Joon-ho).

Après dix années de tribulations internationales, Parasite marque un retour au bercail pour Bong Joon-ho. Force est de constater que l’auteur de Memories of Murder (2003) et The Host (2006) ne s’est jamais montré plus mordant, détonnant, incisif qu’à domicile, dans une Corée dont il s’est plu dès ses débuts à brocarder les travers, et où les inégalités sociales, la précarisation des emplois, la prédation financière, la violence des rapports de classe, ont pris dernièrement des proportions alarmantes.

Un brassage de registre ébouriffant

Commençant sous les auspices d’une comédie menée tambour battant, le film impressionne par sa capacité à changer de braquet, virant brusquement à l’angoisse, puis à l’horreur, frôlant parfois le fantastique, dans un brassage de registres ébouriffant. En réunissant dans la même demeure deux familles opposées, Parasite réalise une sorte de condensé social, qui désigne clairement une société à deux vitesses où les places à l’ombre des riches se payent par une aliénation absolue à leur mode de vie. Mais la soumission des uns, ici, est aussi une moquerie, un déguisement. Les pauvres ne s’invitent chez les riches qu’en entretenant leur retranchement, leur crainte de l’extérieur, en leur inventant des besoins qui n’existent pas.

La mise en scène incroyablement dynamique de Bong Joon-ho atteint des sommets : la caméra part à l’assaut de l’espace domestique, se faufile dans les couloirs, se glisse dans les recoins, jouant avec maestria des accélérations et des ralentissements, explorant toutes les dimensions secrètes de la bâtisse, comme s’il s’agissait d’en déplier le volume.

La mise en scène incroyablement dynamique de Bong Joon-ho atteint des sommets : la caméra part à l’assaut de l’espace domestique, se faufile dans les couloirs, se glisse dans les recoins, jouant avec maestria des accélérations et des ralentissements, explorant toutes les dimensions secrètes de la bâtisse, comme s’il s’agissait d’en déplier le volume.

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