Un feel-good moovie générationnel
Five est un film dont la bonne ambiance est communicative. C’est l’histoire d’une bande de copains qui se connaissent depuis le CP et dont le rêve est de pouvoir vivre un jour tous ensemble en colocation. L’un d’entre eux, entretenu par un père richissime, va leur permettre de le réaliser. Il s’agit de Samuel, l’optimiste au grand cœur, interprété par Pierre Niney (encore parfait dans ce rôle qui lui va comme un gant). Et tant que Sam « régale », tout le monde répond à l’appel. En ira-t-il de même lorsqu’il n’aura plus que son amitié à offrir ? C’est une situation qu’il redoute d’affronter, ce qui l’entraînera vers bien des péripéties…
Ce feel-good movie révèle également quatre autres jeunes comédiens qui rivalisent de fraîcheur et de naturel : François Civil (absolument génial dans le rôle de Timothée), Margot Bancilhon, Idrissa Hanrot et Igor Gotesman, aussi réalisateur et scénariste du film ! Pour son premier long-métrage, Igor Gotesman a donc placé la barre haute, et c’est une réussite. Rien ne semble avoir été laissé au hasard, ni à la facilité, et c’est certainement tout cela qui fait de Five une vraie bonne comédie.
En effet, du scénario à la fois drôle et rythmé, au choix de cette musique électrisante, tout est réfléchi et maîtrisé. Le film nous réjouit du début à la fin. Et contrairement à de nombreux films français qui ont tendance à manquer de dynamisme et dans lesquels on finit toujours par s’ennuyer à un moment ou à un autre, Five déborde de rebondissements et d’énergie positive. Il faut dire qu’Igor Gotesman a eu le temps de travailler sa copie puisqu’il avait débuté ce projet en réalisant un court-métrage du même nom en 2011. Pour en écrire la version longue, il a ensuite collaboré avec Mathieu Oullion, scénariste de nombreuses comédies – telles que le sympathique Radiostars. Il n’est donc pas étonnant que l’humour soit l’une des grandes forces du film : on rit, on sourit, les vannes fusent, mais évitent la lourdeur. Certes, les dialogues sont souvent crus (voire trash) mais il y a de la finesse et de l’intelligence dans l’écriture.
Une ode à l'amitié
Ce qui est intéressant, c’est le côté singulier et attachant de chacun, la synergie formée par tous, leur complémentarité, l’identité du groupe ainsi créé. Il en résulte une bande de « potes » assez crédible, qui pourrait même être la nôtre. Ceci étant, si l’identification est possible c’est aussi parce que les travers de la réalité n’ont pas été occultés et font partie intégrante du film : la jalousie, les conflits inévitables liés à la présence d’une fille au milieu de quatre garçons, la peur de décevoir, le manque de confiance en soi, mais surtout l’individualisme qui peut faire basculer l’équilibre du groupe.
Tout l’enjeu du film est de savoir jusqu’où l’on peut aller par amitié, sachant qu’aucun contrat, ni de lien du sang ne nous empêche de prendre la tangente en cas de difficulté. Jusqu’où l’attachement sentimental, voire la conscience morale de ses amis peuvent-ils garantir leur présence quand les choses tournent mal ? A-t-on le droit à l’erreur ? Sommes-nous aimés pour ce que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts ? C’est à travers les épreuves que l’on trouve les réponses à ces questions. Avec Five, Igor Gotesman nous livre les siennes. Il nous propose une vision optimiste et réconfortante de l’amitié qui donne envie d’y croire et qui fait du bien.
